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    Quelles sont les images de nos livres d'enfants qui restent bien vivantes dans nos mémoires ? Je parle de celles qui, lorsqu'elles vous reviennent à l'esprit, vous font encore vibrer, vous laissent une impression de bonheur elle-même inoubliable. Beau sujet, qui réveille en nous l'enfant et, avec lui, nos premiers livres "amis", vraiment amis...

    Un de mes souvenirs les plus forts était, est toujours un grand album de CONTES CHINOIS. J'ai fait quelques recherches sur internet pour le dénicher peut-être. Surprise : je suis à peu près certaine de l'avoir retrouvé (les images glanées ici et là ne peuvent mentir !) mais la couverture de mes souvenirs est différente, plus sobre – est-ce la première image de l'un des contes, ou s'agit-il d'un autre volume de contes chinois ? On peut encore trouver l'album, édité en 1961, réédité vingt ans après. Je l'ai demandé au Père Noël et je reviendrai par ici avec "mon" image si elle s'y trouve.

    C'est en tout cas l'occasion de vous faire découvrir ou redécouvrir un illustrateur italien, Libico Maraja (1912-1983). Ce site qui lui est dédié (à lire au choix en italien, anglais ou russe) offre un joli panorama de ses illustrations de grands textes de la littérature écrits pour les enfants ou adaptés à leur intention : de Pinocchio à Peter Pan, d'Alice au pays des merveilles à Oliver Twist, du Livre de la Jungle à Moby Dick, de Tom Sawyer à Gulliver.

    Je vous laisse savourer (cliquer sur les images pour les voir en grand)...

     

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja

    Libico Maraja


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    Julia Chausson, "graveure et illustratice", fait des livres fort jolis. La simplicité et la tendresse des images m'a incitée à offrir celui-ci (orné d'une belle dédicace) à un nouveau-né :

    Julia Chausson

     

    Tous ses albums et livres d'artistes ont le même charme, la même force aussi.

    Boucle d'Or

    Julia Chausson

    Le Petit Poucet

    Julia Chausson

    Si vous passez dans le quartier de l'Oeil ouvert, vous trouverez sûrement votre bonheur avant Noël : plus de 30 artistes exposés jusqu'au 31 décembre, dont les Petits de Julia. Des gravures de Vu à Paris et La pluie est amoureuse y sont en permanence.

    Galerie L'Oeil ouvert
    74, rue Miron
    Paris 4ème
    www.loeilouvert.com

    Sinon, je vous recommande d'aller déambuler au hasard sur le site de l'artiste.


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  • Anne Brouillard, artiste aussi discrète et souriante que rare, a composé là un livre-accordéon long comme un voyage dans un train roulant à l'allure du RER A en fin de journée, quand il est bien bondé de gens bien fatigués. Mais là, pas d'énervement, pas de fatigue, pas de soupirs sauf d'émerveillement tandis que le paysage défile, doucement.

    Anne Brouillard, qui fait de grands voyages, en fait de plus lointains encore avec ses livres. Au fil des titres reviennent les thèmes de son inspiration : le voyage, le rêve, les oiseaux, le temps (qu'il fait et qui passe), et l'eau omniprésente, où se reflète un monde lui-même comme un reflet, l'écho d'un rêve.

    J'avais découvert le livre en septembre de l'an dernier dans la belle Librairie des Éditeurs Associés (10 rue Tournefort, Paris 5ème). Anne Brouillard le dédicaçait, en présence de son éditrice. Il est petit (11,5 x 16,5), épais comme un guide de voyage déniché dans un grenier, que l'on tient serré dans la poche de son manteau (c'est l'hiver et le train est chauffé mais pas trop). On regarde par la fenêtre. On a quitté la gare en longeant le canal, aperçu le moulin à eau, tout rose dans le matin blême, juste avant le tunnel. Tiens, quelle est cette haute bâtisse blanche, seule au milieu des bois interminables, de tout ce paysage en demi-teinte qui se reflète dans l'eau pâle ? Vite, regardons le guide. On tourne les pages. Mystère. Le guide la reproduit mais n'en dit rien. Place à l'imaginaire. D'ailleurs – car on a relevé les yeux depuis – d'autres maisons s'accrochent aux berges, là-bas. Soudain, le train passe tellement près de trois maisons qu'on a l'impression de traverser leurs jardins. Et ainsi de suite, sur des kilomètres de pure poésie, jusqu'à l'arrivée en gare, à l'autre bout du voyage. Une dernière courbe et le train paraît. Quatre oiseaux traversent le ciel pour l'accueillir. Entendez-vous leurs cris portés par l'air froid, auquel répond le chant profond des wagons cahotant sans hâte sur les rails luisants.


    Prochain train JEUDI 20 NOVEMBRE à 19h
    à la bibliothèque Faidherbe !


    Anne Brouillard à la Bibliothèque Faidherbe

     

    Anne Brouillard à la Bibliothèque Faidherbe

     

    brouillard_voyage-copie-1.jpg

    Anne Brouillard
    Voyage d'hiver
    &esperluète éditions


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  • Il a été décerné à MOULINS (Allier) le 10 octobre à

    Delphine Jacquot
    pour

    Les aventures improbables de Peter et Herman
    ou le tour du monde en 25 escales

    Le 7ème Grand prix de l'illustration (MIJ)

    édité par LES FOURMIS ROUGES.

    Comme à moi, qui découvre l'ouvrage grâce au MIJ, cette jolie animation (la bande-annonce de l'éditeur) vous donnera sûrement une furieuse envie de courir sans escale à la librairie la plus proche : http://vimeo.com/78723877

    Les albums de Delphine Jacquot entrevus au fil des années m'ont laissé le souvenir d'un trait précis au service d'ambiances chargées de mystère, oniriques, étranges et délicates. Les personnages sont de profil, oeil égyptien. Hiératiques et pourtant fragiles, ils semblent arriver d'un ailleurs indéfini, avec des souvenirs et des secrets.

    Ces "aventures improbables" me font découvrir toute une fantaisie, tout un humour auxquels je ne m'attendais pas, qui certainement se donnaient déjà libre court dans bien des albums
    (32, nous disent Les Fourmis Rouges !)

    ------>      Peter et Herman sont sur le BATALBUM !

    Je guettais ce prix parce que le MIJ crée à chaque fois une vraie surprise : le 1er Grand Prix de l'Illustration avait été décerné en 2008 à une presque enfant –

    Juliette Binet pour EDMOND, son premier album (Autrement), un album d'une incroyable maturité, avec là aussi une mise à distance, un mystère posé d'emblée :

    binet_edmond1.jpg

     
    Anne Herbauts a reçu le prix en l'année suivante pour
    Les moindres petites CHOSES  (Casterman) :

    herbauts_mij1.jpg

     
    Vinrent ensuite :

    Régis Lejonc en 2010 pour
    Quelles couleurs (éditions Thierry Magnier)

    lejonc_mij1-copie-1.jpg

     

     Zaü en 2011 pour
    MANDELA l'Africain multicolore (éditions Rue du monde)

    zau_mij.jpg

     

    Jean-François Martin en 2012 pour
    Fables d'Ésope (éditions Milan)

    martin_mij1-copie-1.jpg

     
    May Angeli enfin, l'an dernier, pour
    DES OISEAUX  (éditions Thierry Magnier)

    angeli oiseaux1


    C'est bien le rôle du MIJ de mettre en valeur, par ce prix, un talent affirmé ou naissant, un talent s'exprimant dans un livre peu commun. L'éventail des couvertures dit la qualité des choix et leur diversité : chaque prix est vraiment une surprise réjouissante. Merci !

    Au fait (si vous avez oublié) :

    La belle ville de MOULINS abrite non seulement le MIJ mais aussi les MALCOIFFÉS, qui préparent le 3ème Festival des illustrateurs pour fin septembre 2015.

    Quant à Juliette Binet, si vous habitez ou passez à Paris ces jours-ci, ne manquez pas une visite à la Galerie L'Art à la page : elle y est exposée jusqu'au 8 novembre !

    L'exposition présente, en dialogue, des dessins  de Juliette Binet (ci-dessus, extrait de L’Horizon facétieux, éditions Gallimard Jeunesse Giboulées) et des gravures de Franziska Neubert (ci-dessous, Maisons de nuit) autour du thème : « Partager l’espace » – espaces géographiques, espaces urbains, espaces paysages.

     


    Encore une de ces associations dont Marie-Thérèse Devèze a le secret...


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  • Hâtez-vous ! L'exposition "des trésors d'atelier aux livres d'images"
    se termine le 1er mars à l'Art à la page.

    Frédéric Clément y expose les illustrations originales de ses trois derniers albums :

     

    couv_ravel.jpg

    Monsieur RAVEL
    rêve sur l’île d’Insomnie
    Didier Jeunesse

     

    couv lubie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LUBIE
    Le peintre des fleurs et son grain de folie
    Photographies de Vincent Tessier
     Albin Michel

     

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    BOTANIQUE CIRCUS
    Albin Michel


    Monsieur Ravel et Lubie occupent largement l'espace, nous plongeant successivement dans une féerie de vert puis de rouge, assortis au mobilier de la magicienne des lieux (Marie-Thérèse Devèze, dont chaque exposition dévoile quelque travail secret de ces ilustrateurs qui oeuvrent pour l'enfance... mais pas seulement).

     

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    Symphonie en vert et rouge d'une pièce à l'autre (Philippe Davaine a mis son grain de sel dans l'accrochage, semant sur les murs de menus objets, en prolongement de ceux qui vivent leur vie mystérieuse dans les pages des albums de Frédéric Clément).

    Vert de la mer que le musicien contemple en attendant la vague qui l'emportera loin de son "île d'Insomnie" (et ce sera la rencontre finale d'une belle vague espagnole avec sa robe à dentelle d'écume et juste une pivoine à la tempe - sur l'air du Boléro naturellement, car il s'agit d'un conte musical, un CD est glissé dans l'album).

    Si le vert domine dans cette rêverie tout en finesse, inspirée et orchestrée par le merveilleux Ravel, le merveilleux Clément réchauffe le rêveur avec des touches de rouge flamboyant (en plus de la pivoine évoquée, un théâtre flottant où jouent la Belle et la Bête), de rose tendre (une délicieuse théière britannique) ou encore de rouge et orangé pour Gibraltar, petit singe-tambour automate, compagnon d'insomnie inattendu et messager final.

     

    ravel1a

     

    vague crabes1a

     

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    Rouge de Lubie la diablesse qui s'est réfugiée dans le tympan de Breughel de Velours, l'incitant à oser du rouge plus rouge. Ici dans sa robe de papillon de nuit, là tout de noir vêtue avec deux ailes cramoisies dans le dos, "pas plus grosse qu'une miette", elle se réveille chaque année "aux premiers coquelicots", talonnant alors Jan le doux de sa parole insolente, le poussant à plus d'exigence. Lubie vous enchantera, et c'est le miracle de cet album : par elle, par la fantaisie de l'auteur au sommet de sa forme graphique et narrative, semant dans ses pages flamandes de réels pétales, fruits, pinceaux, poudres colorées, nous entrons dans l'univers du peintre, son atelier comme son art nous deviennent familiers. Le ton est vivant, le rythme enlevé, les mots virevoltent, éclaboussant les toiles. Sacrée Lubie !

     

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    Sont exposées aussi quelques-unes des fééries de Frédéric Clément : écrins d'entomologistes, curieux cabinets de curiosités, greniers miniatures où se cotoient ailes d'insecte et plumes d'oiseau, tétards et pétales, épines de rose et coquilles d'oeuf, serpents minuscules et délicats squelettes. Talismans glanés au hasard de promenades où déjà se tramaient des histoires, où des images se tissaient en secret, attendant leur heure pour éclore. Le plus beau à mes yeux : un coléoptère à la carapace brun doré, sculpté par quelque mystérieux orfèvre.

     

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    Frédéric Clément dédicacera ses ouvrages à la galerie,
    le samedi 1er mars, de 14h30 à 19h.

    Ne manquez pas ce rendez-vous pour bien commencer le mois du printemps !

    L'ART À LA PAGE
    12 rue Servandoni ( sur cour )
    75006 Paris
    Tél: 01 43 57 84 95

    mercredi, jeudi, samedi de 14h30 à 19h
    vendredi de 11h à 19h


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