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Un lapin blanc attablé avec une petite fille aux grands yeux attentifs, émerveillée par ce qu’il raconte, hmm hmm, ça vous rappelle quelque chose ?
Carl Norac (doublement invité d’honneur à bord) signe cette fois des Petits poèmes pour passer le temps, tour à tour graves et loufoques, tendres et amusants.
Il y a des comptines pour chaque fête et saison, des poèmes sur tous les temps : le temps qu’il fait, le temps qui passe, et le temps extra-fin des émotions.
Dans La semaine des sept erreurs, un monsieur distrait avale sa clef le jeudi tout en mettant sa tartine sous le paillasson. Tandis que « les cigales bossent l’été », il pleut des oiseaux et le perce-neige ne perce rien parce que la neige a fondu (fameuse comptine haïku).
La merveilleuse réussite est d’avoir fait appel à Kitty Crowther pour illustrer ces quarante poèmes plus profonds que le terrier du lapin et plus légers que l’air printanier. La profondeur devient aérienne, la légèreté s’empreint de gravité, le trait délicat des crayons de couleur fait danser les mots joueurs. Si j’essaie de définir quel est le charme particulier de Kitty Crowther, c’est toujours la tendresse qui me vient à l’esprit, qui me semble exprimer le secret de son art. Une tendresse essentielle, aussi pudique et nue que celle des enfants.
Le bonheur du poète et de l’artiste se trahit au jaune soleil qui illumine chaque page.
Bonheur partagé.
A découvrir dans le Moulin à paroles.
Petits poèmes
pour passer le temps
Texte : Carl Norac
Illustrations : Kitty Crowther
© 2008, Didier jeunesse
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« A quoi sert un livre ? ça sert à mieux vivre » disait Bruno Munari. Ça sert à mieux dormir aussi : que feraient les enfants, dans le soir tout noir, sans une petite histoire ? Il était une fois… Et vous lisez, ou bien vous racontez. Et l’enfant s’endort bercé par le son de la voix familière qui sème des mots magiques.
Carl Norac, jamais à court d’imagination, a conçu plus de cinquante micro-histoires « pour les enfants qui s’endorment très vite ». Merveilleux exercice où il se (nous) délecte en jeux de mots et fines acrobaties verbales. Rire et sourire, ce n’est pas mal non plus au seuil de la nuit, sombre dame au silence inquiétant.
Pas sûr que l’enfant s’endorme si vite, je crois plutôt qu’il en réclamera une autre et encore une autre et "juste une dernière"…
Le jeune illustrateur Thomas Baas sert cette délicieuse ribambelle de Petites histoires avec son beau talent d’affichiste. L’ambiance est un peu rétro, les coloris raffinés, l’humour en perpétuel va-et-vient des mots à l’image.
Un régal.
A découvrir à bord du Batalbum
dans le Moulin à paroles.
Petites histoires
pour les enfants qui s’endorment très vite
Texte : Carl Norac
Illustrations :Thomas Baas
© 2008, éditions Sarbacane
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